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Dossier Handicap

Par Sophie Rypens, psychologue et sexologue clinicienne, spécialisée dans le handicap.
Perdre l'usage de ses jambes
Psychanalyse et handicap moteur acquis
La chaise roulante
Sexualité et handicap (à venir)
Burn-out professionnel

Perdre l'usage de ses jambes

Perdre l’usage de ses jambes, être physiquement incapable de marcher comme avant peut arriver à tout le monde, à tout âge, à tout moment…

Les causes du handicap sont multiples

Monsieur D. se souvient d’une route sur laquelle il roulait normalement… puis plus rien. Au sortir du coma, il ne sent plus ses jambes.  
 
Au moment où Madame R. a perdu l’usage de ses jambes, elle se dirigeait vers la table d’examen de son médecin généraliste qu’elle venait consulter pour de violents maux de tête.  
 
Monsieur F. faisait ses courses lorsqu’il a reçu une balle dans le dos.
 
 
Accident de la route, chute, tentative de suicide, agression, maladie, fatalité… les causes de la perte totale ou partielle de la faculté de marcher sont multiples.  
 
Une chute peut arriver fortuitement. Elle peut aussi être due à un moment d’inattention, parfois même à des éléments dépressifs sous-jacents qui pourront être mis en évidence beaucoup plus tard, à l’occasion d’une psychothérapie. Tomber est parfois la seule manière que l’inconscient a trouvé pour changer quelque chose…  
 
Sur le moment, la personne n’en sait encore rien : elle est en état de choc. D’une part, il y a le traumatisme physique, la blessure, de l’autre, il y a le choc psychologique, l’effroi, une rupture de vie et de tous les repères antérieurs. C’est une angoisse de mort.  
 
Après le choc, les mots du médecin vont révéler ou confirmer le handicap, son caractère définitif ou non.

Faire le deuil de la marche

Le déni

Monsieur B. ne sent plus ses jambes. Les émotions que suscite la prise de conscience de son handicap sont trop fortes, trop douloureuses. Il met toute son énergie à repousser le réel : « ce n’est pas vrai, ça va revenir », se dit-il. 

Le déni, la dénégation, consiste à repousser la prise de conscience. La perte ne peut pas être directement intégrée à la personnalité ; l’anxiété, voire l’angoisse qui en résulte est trop forte. La perte est donc brutalement rejetée.

Le sujet peut ensuite espérer guérir magiquement, mais petit à petit, la conscience de la perte s’installe, s’intériorise. Le handicap est progressivement intégré à la personnalité ; ce ne sont pas que les jambes qui sont atteintes mais toute l’image de soi.

La période dépressive réactionnelle

Une période dépressive suit le déni. Elle se caractérise par un sentiment de découragement, des pleurs, un état de passivité, de diminution de l’élan vital, une anxiété et une série de symptômes psychosomatiques. Ces troubles de l’humeur peuvent parfois devenir plus invalidants que le handicap physique en lui-même.  
 
Le sujet se dit qu’il a « tout perdu » et ne sait pas encore ce qu’il pourra être. La difficulté au niveau psychique est de se constituer une nouvelle image de soi en intégrant le handicap ; il s’agit là d’une rééducation psychique.  
 
À la fin de la période dépressive, apparaissent de fortes variations de l’humeur, avec une période de révolte, voire d’agressivité.

L'adaptation au handicap

Après la dénégation et la dépression survient normalement la réaction d’adaptation.  
 
Monsieur B. intègre le handicap : il n’a pas perdu toute sa personnalité, il est lui-même avec un handicap. Il cherche des moyens de compensation en fonction de la réalité de ses séquelles physiques, tout en gardant l’espoir d’un éventuel progrès de la médecine.  
 
Ces étapes du travail de deuil sont théoriques et générales. Dans la réalité, il s’agit d’un lent processus qui s’étale sur plusieurs années.  
 
Dans le cas du deuil pathologique, il y a fixation dans la dénégation ou dans la phase dépressive à des degrés divers. Il peut aussi y avoir des réactions post traumatiques pathologiques où la peur est entrée dans le corps. Le processus s’allonge de manière excessive ; l’adaptation ne se fait pas.

Handicap et rééducation

La réappropriation de son image – une image de soi intégrant le handicap – est la condition idéale pour commencer la rééducation. La prise de conscience et l’acceptation amènent à un niveau d’équilibre psychique qui permet au sujet d’investir l’énergie vers l’extérieur et donc de prendre une part active à la rééducation.  
 
Celle-ci s’effectue en institution. Cette institution qui se centre sur le corps, qui materne, déshabille, entre dans l’intimité peut être vécue très différemment selon les individus. Elle peut réactiver toute une série d’affect en renvoyant à la dépendance d’avant la marche, à l’apprentissage de la marche, à l’apprentissage du contrôle des sphincters et, d’un point de vue psychanalytique, à la sexualité infantile.  
 
Parfois, la rééducation pose problème… Certains patients se comparent à l’être qu’ils étaient et la confrontation au chemin qu’il reste à parcourir leur semble impossible. Ceux-là démissionnent psychologiquement et subissent leur rééducation. Parfois même, l’on assiste à une régression. La suite du traitement est alors compromise. D’autres constatent l’étendue de leurs progrès et en déduisent qu’ils ne peuvent garder leur statut de patient ; ils refusent la poursuite des traitements et pensent pouvoir retrouver leur place antérieure au traumatisme. Enfin, certains patients développent une trop grande dépendance à l’institution qui représente pour eux la sécurité. Comme on le voit, un travail psychothérapeutique en profondeur est parfois nécessaire. Cependant, le rôle du psychiatre ou psychologue est d’autant plus complexe que bien souvent, le patient qui pose problème en rééducation est aussi celui qui n’a pas fait la demande d’un suivi psychologique.  
 
Dans tous les cas, le patient est dans un vécu par rapport à lui-même et à ceux qui l’encadrent. Il vit pendant son séjour bien d’autres choses que la réparation de son corps abîmé ; il a des sentiments, il est en relation. Il en va de même pour l’équipe soignante dont le rôle dépasse de loin la simple rééducation physique. Les membres de l’équipe de réadaptation ont eux aussi une personnalité et un vécu qui interagissent avec ceux du patient.  
 
Généralement, l’équipe de réadaptation prend en charge, aide et stimule suffisamment pour que la personne qui marche mal ou ne marche plus puisse prendre part activement à la rééducation, malgré les difficultés psychologiques qu’elle traverse. Cette période de réadaptation est alors une sorte de mise à l’arrêt pouvant parfois être l’occasion de « marcher mieux dans sa tête ». Enfin, nombreux sont les cas de patients prenant plaisir à constater les progrès qui, chaque jour, les amènent à plus d’autonomie.
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Bibliographie
- RYPENS, Sophie (29/01/2000), « Quand on ne marche plus » ou réflexions sur les aspects psychologiques de la marche. Communication présentée au Symposium Réadaptation et marche, Groupement pour la promotion de la réadaptation à l’ULB, Bruxelles.
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